Entre Saint-Denis-du-Sig et nos plages
Ces prisonniers bénéficiaient d’une grande liberté. Notre population les aimaient. Quelques-uns se plaisaient en compagnie de notre petite bande de copains, à la plage. Leurs sentiments s’apparentaient aux notres à cause de nos habitudes latines. Par un côté, ils se sentaient heureux puisqu’ils pouvaient travailler, surtout comme main-d’œuvre agricole et par l’entière liberté non surveillée, sauf un pointage de présence à l’autorité militaire, pointage très discret. Par un autre côté, ils souffraient comme tous les humains, d’être séparés de ceux qu’ils aimaient en Italie. Il n’y avait pas de télévision, presque pas de radio. Cet état nous rapprochait les soirs d’été ; nous chantions en cercle assis par terre et leur talent, m’est resté gravé à jamais dans mon coeur. Nous avions dans les 16-17 ans. Tout "homme" de 18 ans était mobilisé et partait à la guerre !
Les prisonniers allemands, eux , se rendaient détestables parce que fanatisés. Ils étaient étroitement surveillés. Nous n’en avions pas au Sig.